Dans une ambiance en mode Fashion Week, au son de Daft Punk ou de Pharrell Williams, sous les lumières tamisées et les effets de fumigènes, près de 500 personnes ont pu apprécier le talent créatif de 120 participants, couturières ou mannequins, dont 90 personnes en situation de handicap.
Lydie Thévenin, directrice de la Direction Régionale Handicap qui pilote le projet : « L’Art rassemble. C’est un vecteur d’inclusion : tous les ans, cette rencontre entre artistes et public produit beaucoup d’émotions et de sourires sur les visages. Le projet revient avec une ambition toujours plus grande ».
Un patchwork de sentiments et d’émotions
Étonnant, hypnotique, déroutant, inattendu, original, touchant, magique, psychédélique, onirique, fantasmagorique (la femme-déesse égyptienne Anubis représentée par une des créations !) : c’est l’humanité qui a défilé devant nous : toute origine, toute morphologie, tout handicap.Les participants ont défilé avec dignité, courage et volonté ou auto-dérision, et ému le public, déclenchant régulièrement les acclamations de la tribune principale.
Pauline Parioste, Miss Handi France 2022, originaire de la région et invitée d’honneur :
« Je suis la preuve vivante qu’il faut croire en ses rêves et qu’on peut les réaliser ! »
Entre tradition et Pop Art, éthique et ethnique
Grâce à des mannequins de chair ou de cire, les créateurs ont revisité l’histoire de l’Art et de la Mode : hommages aux « accumulations » du sculpteur Arman, aux couleurs exubérantes de Niki de Saint Phalle ou aux robes métalliques de Paco Rabanne (robe en canettes aluminium). L’artiste Andy Warhol se jouait de la consommation, ici, fidèle à la démarche RSE des établissements VYV3 Bourgogne, les couturiers des différents ateliers et structures ont valorisé ces biens de consommation et les ont transformés en accessoires de mode : utilisation de papiers, cartons, bouteilles ou bouchons en plastique, liège, rotin, plumes, linge de maison, filtres ou capsules à café, drapeau, crépon, mousse d’arbre, disques CD, sacs poubelles…
Représentation d’ allégories du printemps, latin lover sud-américain, robes noires 1920 de nos arrière-grands-mères, habit de lumière pour sortir en discothèque ou endimanché pour les réunions de famille, ce sont un tour de France et une visite du monde entier des costumes qui nous ont été proposés. En final du défilé, la mariée était en bleu et les fleurs accrochées à sa robe étaient faites de masques chirurgicaux !
L’atelier Confection textile de PROMUT
Créée en 2020 pendant la période de confinement pour pallier la pénurie de masques, l’atelier dirigé par Cécile Meyer et son équipe d’une dizaine de personnes s’est diversifié et assure toutes les étapes de production : de la création à la finition. Une large gamme de produits textiles est donc proposée à la clientèle. Lors de l’événement, deux modèles de robes étaient présentés : un ensemble soie, organza et wax et une robe, composée d’organza irisé aux reflets brillants avec inclusions lumineuses.
The show must go on
Bientôt, l’événement aura lui aussi une deuxième vie : une captation vidéo permettra de voir ou revoir le défilé. Quant à l’exposition statique, elle sera recréée à Dijon, du 5 au 12 septembre à la Salle de la Coupole (ancienne Église Saint-Anne). En attendant, les établissements, couturiers et personnels imaginent déjà l’édition 2023…